Zibaldone salentino (extrait 11)

di Gianluca Virgilio

Bestiaire de Sirgole. La belette. L’élégante hôtesse de l’un des mille établissements touristiques qui peuplent la campagne salentine dit qu’il y a des belettes près du canal voisin, dont les rives ont été rendues à l’état sauvage par la prolifération des roseaux. Mais, ajoute-t-elle aussitôt, elle n’en a jamais vu. Elle interroge ses amis, eux aussi le confirment, et même sur google on peut lire que la belette est présente dans la campagne salentine, du moins dans les endroits les plus inaccessibles. Je suis surpris d’apprendre que vit ici un animal qui dans le passé eut une grande familiarité avec les humains (les matrones romaines le préféraient même au chat comme animal domestique) et qui aujourd’hui se cache comme s’il avait été gravement offensé. Tous les animaux sont plus ou moins clandestins, mais ils laissent des traces : la taupe creuse des galeries et rejette la terre à la surface, les rats font des trous dans le terrain, le serpent laisse sa mue, le renard n’a pas appris à éviter la route principale. La belette est présente, mais… elle ne laisse pas de trace et personne ne l’a jamais vue.

Le renard. Il est là le coupable, le paria, le persécuté ; il traverse la route et d’un bond il franchit la clôture, longeant dans sa fuite la limite du terrain, à cet endroit couvert de ronces. Comme toujours, il est accusé d’avoir mangé la poule et éclairci la vigne, et maintenant tout le monde le chasse. Son refuge est au creux de l’arbre desséché par la xylella, au cœur du bois d’oliviers, inaccessible, abandonné aux herbes folles. Mais c’est un refuge provisoire car l’homme est partout, comme une malédiction. Alors le renard est toujours en mouvement, tel un bohémien il va de-ci de-là par la campagne,  emmenant ses petits, comme une chatte craintive. L’été, de nuit, il boit dans les piscines des riches, renverse les poubelles ou surprend les souris imprudentes et les crapauds endormis sous les feuilles. Il dispute à la pie les charognes de chiens, de chats, de hérissons sur la départementale. On le voit parfois sur le sol, inanimé au bord de la route.

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