Zibaldone salentino (extrait 23)

di Gianluca Virgilio


Pablo Picasso, Donna che dorme (Meditazione), 1904.

Philosophie et science moderne : la grande explosion. Je cite Emanuele Severino, (Techne, 1979) : « La naissance des sciences modernes est due à un détachement progressif d’une matrice commune, la philosophie. Il existe une certaine ressemblance entre d’une part l’hypothèse de l’univers conçu comme résultat de l’explosion d’un centre d’énergie originelle qui se fracture en une myriade de constellations et de mondes s’éloignant de leur lieu d’origine à une vitesse vertigineuse, et d’autre part le constat historique de l’explosion de l’antique sagesse philosophique occidentale et de sa dispersion en une multiplicité de sciences, qui s’éloignent vertigineusement du sens originel contenu dans le mot science. Cependant l’éloignement des sciences modernes de leur lieu d’origine commun n’est pas advenu simultanément comme dans l’explosion cosmique, mais progressivement, la physique étant la première d’une liste qui s’achève pour le moment avec la sociologie. »

Le processus d’éloignement des sciences modernes du « sens originel contenu dans le mot science » est encore en cours, il continuera probablement tant que l’homme n’aura pas complètement perdu de vue l’horizon philosophique qui l’a orienté jusqu’à maintenant. Severino n’aurait pas pu écrire le texte cité ni tous ses livres, sans être lui-même en-deça de cet horizon. Le « centre d’énergie originelle », constitué de ce que les grecs nommaient épistémè n’a jamais disparu, du moins pour les rares personnes que l’on peut définir comme des philosophes ; tout en produisant le rayonnement de sciences qui envahissent le monde et se confondent de plus en plus avec leurs diverses applications techniques, il continue d’en constituer la conscience critique, d’en définir les limites, préservant ainsi la pensée d’une dérive scientiste.

Ainsi est fait l’homme. Avant d’aller s’asseoir au milieu des nombreux fidèles avec son sac mortifère sur le dos, le terroriste kamikaze de l’église Saint-Sébastien de Negombo (Sri Lanka), traversant la cour, a caressé la tête d’une petite fille : un geste gentil avant le carnage. Ainsi est fait l’homme, me dis-je.

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