Résilience de guerre


di Gianluca Virgilio

Misérables humains, pourquoi courir aux armes et vous entretuer? Assez, plus de combats. Restez chez vous en paix, laissez en paix les autres. L’existence est si brève! Essayez de la vivre sans trouble, s’il se peut, et loin de ces disgraces!

Euripide, Les Suppliantes. La traduzione è di H. Grégoire nel volume: Euripide, tome III, Héraclès, Les Suppliantes, Ion , texte établi et traduit par L. Parmentier et H. Grégoire, Paris 1965.

La guerre dure depuis cinq mois, est-ce que quelqu’un prépare la paix ? Nous ignorons ce qui se passe dans les allées secrètes du pouvoir, où des puissants jouent au bras de fer – un jeu qui a déjà fait des milliers de victimes. Seul nous est connu ce qui filtre entre les lignes de la propagande des deux camps, là où se cache parfois le doute, l’indécision, l’arrière-pensée, le minimum de vérité même indicible ou à peine évoqué, y compris chez le plus aligné des correspondants de guerre. À nous d’être assez fins pour percevoir ces rares défaillances cachées du système médiatique, en prenant toujours la juste mesure de ce que les médias donnent à voir et à entendre.

Aujourd’hui, dans les écoles et dans toutes les associtions on a cessé de recueillir des vivres, vêtements et objets d’usage courant pour le peuple ukrainien, comme cela se faisait au début de la guerre ; les gouvernants se chargent d’allouer des milliards et des milliards, destinés à doper le lutteur sonné pour le remettre debout, en l’armant contre les Russes. Le soldat ukrainien se bat, anesthésié et dirigé par d’autres, il semble ne plus sentir les coups – il recule et combat, combat et recule, il avance, dit-on, mais ce n’est peut-être qu’une perte d’équilibre – comme si les armes fournies par les occidentaux suffisaient pour mettre l’ennemi en déroute, comme s’il n’était pas destiné à perdre, comme s’il n’avait pas déjà perdu. Nous, les occidentaux, nous lui redisons chaque jour qu’il vaincra, qu’il ne peut en être autrement si nous continuons à lui envoyer des armes et de l’argent, autant d’argent qu’il en faut à un pays qui compte parmi les plus pauvres et les plus endettés d’Europe. Tout comme le trafiquant convainc le client de la bonne qualité de sa marchandise, nous avons convaincu le pauvre soldat ukrainien. Son avenir sera rose, il vivra libre et heureux dans une société démocratique, aussi prospère que la nôtre. C’est bien pour cela qu’il se bat, n’est-ce pas ?

Questa voce è stata pubblicata in Traduzioni di Annie Gamet e contrassegnata con . Contrassegna il permalink.

Lascia un commento

Il tuo indirizzo email non sarà pubblicato. I campi obbligatori sono contrassegnati *