Voyage en Albanie

di Gianluca Virgilio

Note préliminaire

L’article présente un reportage sur l’Albanie d’aujourd’hui, redevenue proche de l’occident après des années d’éloignement forcé. De brèves vacances estivales sont l’occasion de visiter le Pays des Aigles, mais aussi de réentendre le récit des voyageurs qui sont allés sur cette terre au cours du siècle dernier et ont été témoins des changements de l’époque. Le présent reportage se greffe sur leur récit, comme une preuve supplémentaire d’un rapport jamais interrompu entre les deux rives de l’Adriatique.

« Nous pourrions donc considérer la mer adriatique comme un grand lac orienté du nord-ouest au sud-est parallèlement à l’axe des deux chaînes orographiques qui le longent, avec son déversoir au sud-est entre Otrante et Aulona (Vlora). Ses rives s’enfoncent dans la mer avec des parois quasi verticales très près de la côte. Cela ressemble à une énorme tranchée creusée par la nature pour donner un débouché aux eaux de l’Adriatique dans le grand bassin de la Méditerranée. » Cosimo De Giorgi, Pouilles et Albanie, 1886, p. 10

Cela faisait de nombreuses années que je désirais me rendre en Albanie pour visiter ce pays situé à moins de cent kilomètres de Galatina, mon lieu de résidence dans la province de Lecce. À l’origine de cette envie, il y a peut-être d’une part la proximité géographique du Pays des Aigles, de l’autre son histoire et la situation géopolitique des soixante-dix dernières années qui nous l’avait rendu lointain et pratiquement étranger ; depuis qu’après 1945 les relations avec l’Italie avaient presque totalement cessé, conséquence de la guerre de libération albanaise contre le nazisme, le fascisme et l’occupation italienne. Bien des événements avaient eu lieu dans ce laps de temps, mais pour nous l’Albanie était toujours restée l’endroit injoignable, inaccessible, plein de bunkers et d’hommes hostiles ; jusqu’à ce que nous nous apercevions de notre très grande proximité avec ce malheureux pays, dont les habitants, vivement désireux de nous connaître, nous observaient depuis longtemps. La grave crise humanitaire de 1991 en a fourni l’occasion, quand « pour la première fois et de manière soudaine, le débarquement des Albanais a mis de nombreux Italiens en situation de voir l’environnement géographique de leur propre frontière. Depuis 1945, pour l’Italie du Sud, vers l’est, c’était le vide : comme si du côté de l’Albanie, de la Bosnie, du Monténégro, de la Serbie, la Roumanie, la Bulgarie, il n’y avait pas de rivage face à nous, mais un territoire rayé de la carte, sans visages de personnes ordinaires, sans caractères physiognomoniques dont nous distinguer ou avec lesquels nous familiariser » (Colafato, 1991, p. 1075). À partir de ce moment nous nous sommes à nouveau sentis voisins d’un peuple dont l’histoire nous avait inexorablement éloignés.

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