Zibaldone salentino (extrait 1)

di Gianluca Virgilio

Ce qu’il y a derrière notre vie pacifique. Se soustraire à la logique violente qui domine les actions humaines n’est pas chose facile. Notre standard de vie est fondé sur la violence. Si nous n’étions pas protégés par un système de guerre des plus coûteux (avions, missiles, bateaux, armes de toutes sortes jusqu’à la bombe atomique), nous ne pourrions pas mener la vie pacifique que nous croyons mener chaque jour, notre bien-être serait mis à mal. La paix dont nous jouissons dans l’opulent occident se paie au prix fort : celui de la guerre que subissent des populations misérables bien en peine de savoir comment y résister. De temps à autre des cercueils nous reviennent en grande pompe à bord d’un avion militaire, mais cela ne suffit pas pour nous inquiéter. La Rome antique aussi s’est sentie en sécurité pendant des siècles, elle ne se souciait pas d’élever des murs défensifs quand ses légions conquéraient les peuples.

Certains n’y pensent absolument pas ; d’autres au contraire profitent de circonstances que certes ils désapprouvent, mais sans prendre leurs distances, car de fait ils en tirent des avantages. Nous vivons comme les Allemands au temps de la dernière guerre, qui menaient sereinement leur vie quotidienne autour des camps de concentration, beaucoup collaboraient et en retiraient un gain, vivant des activités induites ; ils n’avaient tué personne et peut-être même ne savaient-ils pas exactement ce qui se passait dans ces « camps de travail » ; ils fermaient les yeux et mettaient ainsi leur conscience en sommeil. Apathiques, ils n’en étaient pas moins complices du chef qui les gouvernait et qu’eux-mêmes avaient élu.

En réalité, tout ce qu’il nous est permis de faire, c’est d’écrire, c’est-à-dire de faire valoir au moins dans l’espace de l’écriture un point de vue étranger aux logiques de pouvoir actuellement en jeu. Personne ne nous fusillera, au pire nous ne serons pas pris en considération, car un point de vue n’est qu’une idée, et une idée, surtout de nos jours, c’est moins que rien.

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