La volonté

di Gianluca Virgilio



Gilbert Bayes, Ananke, war memorial, Albion Gardens, Ramsgate, Kent, 1920.

“JACQUES : N’est-il pas évidemment démontré que nous agissons la plupart du temps sans vouloir ?”

Denis Diderot, Jacques le fataliste et son maître, 286.

La volonté est intrinsèque à notre désir de vivre. Sans elle, il n’y a pas de vie. Pourtant, dans ses formes les plus extrêmes, la volonté est un désir d’affirmation et de domination, donc d’injustice, y compris lorsqu’elle se présente sous son jour le plus altruiste, comme le désir de changer le monde. De manière imperceptible et continue les formes du monde changent sous l’action conjuguée de chaque être vivant, et nous participons à la métamorphose à part égale avec les autres. Je ne parle pas seulement des êtres humains, mais de tout le vivant, des animaux, des plantes, sans exclusive. Nous prenons notre part d’une métamorphose continue de la matière vivante, que nous ne parvenons pas à percevoir, sinon très partiellement. Tout comme notre perception, notre volonté personnelle est très limitée. Je l’ai appris dès l’enfance quand ma mère m’emmenait faire les courses avec elle et que je réclamais mille choses. Le plus souvent elle me répondait ce qu’on dit habituellement aux enfants pour les faire taire : “je veux”est une herbe qui ne pousse que dans le jardin du roi. C’était, selon moi, une grave injustice, mais je n’étais pas roi, il me fallait en prendre acte et me calmer. Ce qui ne m’empêchait pas à la première occasion de recommencer à réclamer.

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