La vie comme elle va

di Annie Gamet

Il arrive qu’au cours de l’automne sur la côte picarde nous ayons encore de belles journées. Ce dimanche de novembre par exemple, tout incite à une promenade apéritive sur l’esplanade : juste une légère brise au bout de la jetée, la surface lisse de la mer à peine troublée par l’écume des vaguelettes, les jeux de lumière sur les façades tarabiscotées des villas fin de siècle (le XIXe), et tout cela nous est donné presque à nous seuls puisque la saison estivale est finie depuis longtemps. Nous sommes quatre, à converser de tout, de rien, dans l’insouciance, quand l’un de nous propose de déjeuner simplement sur une des terrasses de la plage plutôt que de rentrer à la maison.

L’idée est séduisante, nous sommes spontanément pour, cependant l’analyse de notre « statut vaccinal » nous renvoie brutalement aux tristes réalités de l’époque : deux d’entre nous ont bien un « schéma vaccinal complet », mais l’un des deux n’a pas son QRcode sur lui, l’étourdi ! La troisième, « primo vaccinée », tarde exagérément à se faire injecter sa « deuxième dose » je ne sais sous quel prétexte, si bien que son QRcode, reste inerte ; quant à moi… me voilà contrainte de vous avouer ce qui pourtant ne devrait concerner que moi, intimement, je n’ai pas même commencé le « parcours vaccinal ». Il n’importe, le temps est beau, profitons-en, va pour la transgression ! Les clients ne sont pas si nombreux, les restaurateurs n’auront pas le cœur de nous mettre à la porte, sauf peut-être par crainte de l’amende plus que dissuasive.

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